mercredi 12 juin 2013

Sperme, rognures d'ongles, placenta...

Pour en finir avec le volet “productions corporelles”, Gaspard Dissy nous propose un rapide tour d’horizon.


Sperme, rognures d’ongles, cheveux...


Le guérisseur allemand Bruno Gröning, de la première moitié du XXème siècle, proposait pour traiter des malades à distance, des boulettes de papier d’aluminium froissé bénies par lui.

Pour que ces boulettes puissent transmettre son fluide guérisseur, il n’hésitait pas à faire don d’une partie de sa personne en les garnissant de cheveux, gouttes de sang, sperme ou rognures d’ongles de pieds. Il confectionnait ces boulettes avec la feuille d’aluminium à l’intérieur de ses paquets de cigarettes. On notera que ce genre de boules guérisseuses est à la fois facile et rapide à produire. Sauf peut-être pour celles garnies de son sperme car il devait se masturber pour recueillir sa semence guérisseuse, qu’il disait être la plus efficace de toutes.
 

Bien que Bruno Gröning soit décédé depuis plus d’un demi-siècle, son enseignement et sa mémoire sont perpétués dans de nombreux pays par le Cercle des Amis de Bruno Gröning, au rang duquel on trouverait des médecins. Sur leur site internet, on peut lire que l’enseignement de Bruno Gröning est un chemin qui mène à Dieu. Convaincant, non ? N’est-ce pas là une preuve éclatante du pouvoir guérisseur de la rognure d’ongle ?

En France, un radiesthésiste prétendait que son sperme était magnétisé. Sous prétexte de soigner, il a violé de nombreux adolescents et a été condamné.


Placenta

 
Au motif que chez les mammifères, il est courant que la femelle ingère son placenta juste après la mise-bas, on voit se développer un mouvement qui recommande aux femmes de manger leur placenta après leur accouchement. On nomme placentophagie le fait de manger le placenta. L’idée mise en avant par les promoteurs de la placentophagie est que si les animaux mangent leur placenta, c’est parce que leur instinct leur dicte ce qui est bon pour eux, donc les humains devraient faire la même chose. Selon eux, le placenta contiendrait des hormones et des nutriments qui favoriseraient une récupération plus rapide. Des scientifiques pensent que les animaux mangent leur placenta pour éviter d’attirer des prédateurs.

En réalité, peu nous importe de savoir si, pour les humains, la placentophagie est bénéfique ou néfaste. Mais il serait dommage de ne pas tirer parti de la publicité gratuite que font les stars qui déclarent manger du placenta humain. Voyons plutôt comment tirer parti de cette mode. Aux femmes un peu réticentes, on pourra vendre l’encapsulage de leur placenta réduit en poudre après déshydratation. Aux adeptes du naturel, on peut vendre des recettes de cuisine : smoothie de placenta et fruits rouges, placenta en salade et sa sauce balsamique aux pignons, canapés au placenta et aux fines herbes... De quoi épater leurs invités !


 

Vomi

 
Pendant plusieurs décennies, les enfants pensionnaires d’une institution religieuse située en Belgique ont du manger leur propre vomi. Cette pratique n’avait pas de prétention thérapeutique mais éducative.


 

Crachats et salive

 
Des biologistes américains auraient confirmé les propriétés cicatrisantes d'une protéine naturelle contenue dans la salive. Cela devrait pouvoir donner naissance à toutes de sortes de thérapies révolutionnaires.
 
Mais on fait déjà de grandes choses avec les crachats.
En crachant dans les mains de leurs clients tout en récitant des formules secrètes, certains marabouts parviennent à les soulager de pathologies que les malades n’avaient même pas conscience d’avoir. C’est vraiment très fort !


 
Ce petit survol est bien sûr loin de rendre compte de toutes les possibilités liées aux  productions corporelles. Non seulement il existe déjà bien d'autres applications thérapeutiques de nos déchets, mais on peut miser sur la créativité de quelques charlatans qui ne manqueront pas d'inventer de nouvelles escroqueries.



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3 commentaires:

  1. Gaspard Dissy!lol Excellent! Quoi qu'un eu effrayant tout de même! Faire manger leur vomi à des enfants...! =/ J'ai bien envie de vendre ma salive!^^ Qui en veut un échantillon? Cicatrisation garantie, surtout là où vous n'avez rien!lol

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  2. On peut aussi utiliser ses sécrététions nasales et autres dérivés corporels purulents dans le but d'en faire des nosodes homéopatiques rentables...
    Comme cela fonctionne de façon équivalente à partir de sécrétions et dérivés sains (ca reste entre nous), n'attendez pas d'être malade pour vous lancer dans le business. Vous risqueriez de perdre des parts de marché.

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  3. Un masque "jeunesse" pour le visage à base de purée de points noirs et un baume réparateur pour les lèvres à base de bouchon d'oreille... ce serait un bon départ pour lancer une nouvelle gamme de cosmétiques naturels, non ?

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